Bonjour,
Je ne finirai pas prochainement ce site. Si vous souhaitez annoncer des initiatives culturelles arméniennes, parler de la musique, la langue, l'église... contactez-moi
et je vous ouvrirai cet espace. Pour commencer, je vous présente mes pages sur la musique liturgique arménienne.
Discographie
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Aperçu historiqueLa christianisation de lArménie est attribuée aux apôtres Thaddée et Barthélémy, disciples du Christ. Peut-être se sont-ils appuyés sur la communauté juive dArménie; le peuple pratiquait peut-être la religion perse, le mazdéïsme. En 301 le roi se convertit, faisant de lArménie le premier royaume chrétien. La tradition veut que Grigor, fils dun assassin du roi, ayant été instruit dans la foi chrétienne, puis ordonné prêtre à Césarée en Cappadoce, revint en Arménie à la cour de Tiridate III, fils de Tiridate II assassiné. Fidèle au roi dans les batailles, il refusa dadorer la déesse Anahit et fut pour cela torturé et jeté dans une fosse pendant douze ans. Le roi fit plus tard assassiner la moniale Hiripsimé, vierge romaine qui sétait refusée à lui, et avec elle toutes ses compagnes. Devenu à moitié fou, le roi leva sa sentence contre Grigor sur les conseils de sa soeur chrétienne. Et il fut guéri. Il se fit alors baptiser, et Grigor fut choisi comme chef de léglise, « catholicos ». Celui-ci fit bâtir une église à Vararchabad (devenue plus tard Etchmiadzine) qui est toujours le centre de la chrétienté arménienne et la résidence du catholicos. Saint Grégoire lIlluminateur est honoré comme lorganisateur de lÉglise arménienne. Léglise arménienne (aussi nommée Église Apostolique Arménienne) est une église autocéphale depuis le Ve siècle. Elle sest séparée de Rome et de Byzance en 555, en rejetant les décisions du Concile de Chalcédoine (451), en particulier sur la « nature » divine et/ou humaine de Jésus. Des erreurs de traduction, mais surtout des conflits politiques (aucun envoyé arménien nassista à ce Concile, lArménie livrait bataille contre les Perses, sans soutien grec) expliquent cette rupture. LÉglise Arménienne fait donc partie des églises pré-chalcédoniennes. Mais le credo proclamé chaque dimanche au cours de la Divine Liturgie est très proche de celui que récitent les catholiques romains... Les massacres turcs, en particulier en 1895, 1909, et surtout le génocide de 1915 sous le gouvernement Jeune Turc ont fait plus dun million et demi de victimes. 451 monastères ont été détruits, des milliers de moines et prêtres tués... La transmission orale des chants de la liturgie a été coupée, des milliers de manuscrits ont été détruits. À cela sajoutent les désastres de la soviétisation, de 1920 à 1938, qui a achevé de mettre bas la vitalité de lÉglise Arménienne. Actuellement la diaspora arménienne est présente aux États-Unis, mais aussi en Iran ou en France, à Marseille, Lyon et Paris en particulier. La langueLarménien est une langue indo-européenne, cest-à-dire de la même famille que toutes les langues dEurope, et a environ 2500 ans.
Larménien est une langue intermédiaire entre le groupe grec et le groupe persan. Elle se forme vers le Ve siècle avant J.-C. dans le mélange des Phrygiens émigrés en Ourartou, des Ourartiens présents auparavant, et des Assyro-Chaldéens installés dans le sud du pays. Elle intègre ensuite les influences grecques, syriaques et perses. Au début du Ve siècle (après J.-C.), lArménie -- alors sous domination perse -- se voit interdire lusage du grec. Or tous les livres de théologie étaient rédigés dans cette langue ; et très probablement les cultes étaient célébrés en grec et/ou en syriaque. Le clergé devait étudier ces langues de manière approfondie, et peut-être traduisait les lectures sur le vif. Un alphabet fut inventé par le moine Mesrop Machtots, avec le soutien du catholicos Sahak et du roi Vramchapouh ; il est assez inspiré de lalphabet grec, pour la graphie comme pour lordre des phonèmes (surtout en prononciation orientale, ou en krapar). La langue arménienne fut alors employée partout, remplaçant le grec et le syriaque. Article de Frédéric Feydit, pp 21-25, dans [Dédéyan]. Le grand linguiste A. Meillet écrivait en 1936 : « Le système de lalphabet arménien, chacun le sait, est un chef doeuvre. Chacun des phonèmes du phonétisme arménien est noté par un signe propre, et le système est si bien établi quil a fourni à la nation arménienne un expression définitive du phonétisme, expression qui sest maintenue jusquà présent sans subir aucun changement, sans avoir besoin dobtenir une amélioration, car elle était parfaite dès le début. » Partie encore en construction... La liturgieLa langue liturgique est le krapar, arménien du Ve siècle et un répertoire de chants liturgiques très riche. Une bonne partie de ce répertoire est encore chanté par coeur, car les chantres, les prêtres et les diacres ne savent pas tous lire la notation inventée au XIXe siècle. Il existait autrefois une notation en neumes, mais son usage a été perdu vers le XVIIe siècle. Aucune théorie musicale ne dirige ces hymnes, bien que des règles strictes les régissent. Il y a huit « modes», ou plutôt « voix», mais ce ne sont pas les mêmes que pour le grégorien, ni que pour la musique byzantine (les grecs orthodoxes). Les intervalles de chaque « voix », la formule mélodique à suivre pour chanter une hymne, peut-être les rythmes et la prosodie, sont particuliers à chaque « voix ». Je memploie à caractériser tout cela. Étudiant en thèse à lÉcole Pratique des Hautes Études à Paris, je travaille à caractériser les modes de la musique liturgique arménienne. GLOSSAIREApostolique : qui vient des Apôtres, cest-à-dire de ceux qui ont côtoyé Jésus. LÉglise Arménienne est dite Apostolique parce quon attribue aux apôtres Thaddée et Barthélémy la christianisation de lArménie. Autocéphale : littéralement qui a sa propre tête. Appliqué à lÉglise arménienne, cela signifie quelle ne reconnaît pas lautorité du pape, mais a son patriarche (le « catholicos »), et sa propre organisation. Catholicos : patriarche de lÉglise. Le 130e catholicos, Sa Sainteté Vasken Ier est décédé en septembre 1994. Karékine II lui a succédé, sur vote dune assemblée de représentants laïcs et religieux, et est décédé à son tour en juin 1999. Il faudra plusieurs mois avant qu'un nouveau catholicos soit désigné. Krapar : langue arménienne de lépoque classique, cest-à-dire au Ve siècle, âge dor de cette langue. Actuellement cest la langue liturgique ; larménien moderne sécrit avec les mêmes caractères, qui se prononcent de la même manière (bien quil y ait actuellement deux variantes de prononciation, entre est et ouest de lArménie historique, qui échangent les sons p/b, k/g, t/d et varient quelques points de grammaire). Le krapar et larménien sont quand même moins éloignés que le latin de lÉglise Catholique Romaine du français. Pré-chalcédoniennes : églises dont le dogme théologique date davant le Concile de Chalcédoine (451). Ce sont les Églises Arménienne, Copte (Égypte), Éthopienne et Syriaque. La vignette représente une église arménienne. Cest la photo dun vitrail qui se trouve dans lÉglise Arménienne St Jacques de Lyon. © auteur pour la photo. Contacter léglise pour une plaquette présentant ces vitraux. Remarques, critiques, encouragements... bienvenus à : |