arménie.online.fr

Bonjour,
Je ne finirai pas prochainement ce site. Si vous souhaitez annoncer des initiatives culturelles arméniennes, parler de la musique, la langue, l'église... contactez-moi et je vous ouvrirai cet espace. Pour commencer, je vous présente mes pages sur la musique liturgique arménienne.


Discographie

Bibliographie

Liens

Kotchnak Ensemble professionnel de musique traditionnelle arménienne. Paris.

Akn Centre d’enseignement de la musique liturgique arménienne. Paris.

Aram Kerovpyan Chercheur spécialiste des hymnes.

Armenian Sites Autres sites.

Armenian music Quelques disques (en anglais)

Auteur : J.-C. Michel, Lyon

Site référencé à www.armenian.com, Yellow Pages armenian directory

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(vitrail d’église)

La musique liturgique arménienne

Aperçu historique

La christianisation de l’Arménie est attribuée aux apôtres Thaddée et Barthélémy, disciples du Christ. Peut-être se sont-ils appuyés sur la communauté juive d’Arménie; le peuple pratiquait peut-être la religion perse, le mazdéïsme. En 301 le roi se convertit, faisant de l’Arménie le premier royaume chrétien.

La tradition veut que Grigor, fils d’un assassin du roi, ayant été instruit dans la foi chrétienne, puis ordonné prêtre à Césarée en Cappadoce, revint en Arménie à la cour de Tiridate III, fils de Tiridate II assassiné. Fidèle au roi dans les batailles, il refusa d’adorer la déesse Anahit et fut pour cela torturé et jeté dans une fosse pendant douze ans. Le roi fit plus tard assassiner la moniale Hiripsimé, vierge romaine qui s’était refusée à lui, et avec elle toutes ses compagnes. Devenu à moitié fou, le roi leva sa sentence contre Grigor sur les conseils de sa soeur chrétienne. Et il fut guéri. Il se fit alors baptiser, et Grigor fut choisi comme chef de l’église, « catholicos ». Celui-ci fit bâtir une église à Vararchabad (devenue plus tard Etchmiadzine) qui est toujours le centre de la chrétienté arménienne et la résidence du catholicos. Saint Grégoire l’Illuminateur est honoré comme l’organisateur de l’Église arménienne.

L’église arménienne (aussi nommée Église Apostolique Arménienne) est une église autocéphale depuis le Ve siècle. Elle s’est séparée de Rome et de Byzance en 555, en rejetant les décisions du Concile de Chalcédoine (451), en particulier sur la « nature » divine et/ou humaine de Jésus. Des erreurs de traduction, mais surtout des conflits politiques (aucun envoyé arménien n’assista à ce Concile, l’Arménie livrait bataille contre les Perses, sans soutien grec) expliquent cette rupture. L’Église Arménienne fait donc partie des églises pré-chalcédoniennes. Mais le credo proclamé chaque dimanche au cours de la Divine Liturgie est très proche de celui que récitent les catholiques romains...

Les massacres turcs, en particulier en 1895, 1909, et surtout le génocide de 1915 sous le gouvernement Jeune Turc ont fait plus d’un million et demi de victimes. 451 monastères ont été détruits, des milliers de moines et prêtres tués... La transmission orale des chants de la liturgie a été coupée, des milliers de manuscrits ont été détruits. À cela s’ajoutent les désastres de la soviétisation, de 1920 à 1938, qui a achevé de mettre bas la vitalité de l’Église Arménienne. Actuellement la diaspora arménienne est présente aux États-Unis, mais aussi en Iran ou en France, à Marseille, Lyon et Paris en particulier.

La langue

L’arménien est une langue indo-européenne, c’est-à-dire de la même famille que toutes les langues d’Europe, et a environ 2500 ans.

L’arménien est une langue intermédiaire entre le groupe grec et le groupe persan. Elle se forme vers le Ve siècle avant J.-C. dans le mélange des Phrygiens émigrés en Ourartou, des Ourartiens présents auparavant, et des Assyro-Chaldéens installés dans le sud du pays. Elle intègre ensuite les influences grecques, syriaques et perses.

Au début du Ve siècle (après J.-C.), l’Arménie -- alors sous domination perse -- se voit interdire l’usage du grec. Or tous les livres de théologie étaient rédigés dans cette langue ; et très probablement les cultes étaient célébrés en grec et/ou en syriaque. Le clergé devait étudier ces langues de manière approfondie, et peut-être traduisait les lectures sur le vif. Un alphabet fut inventé par le moine Mesrop Machtots, avec le soutien du catholicos Sahak et du roi Vramchapouh ; il est assez inspiré de l’alphabet grec, pour la graphie comme pour l’ordre des phonèmes (surtout en prononciation orientale, ou en krapar). La langue arménienne fut alors employée partout, remplaçant le grec et le syriaque.
« L’alphabet note une prononciation qui est encore celle de l’arménien oriental de nos jours. Mais il a été conçu de manière si géniale qu’on a l’impression que la prononciation était uniforme sur tout le terriroire à l’époque de son élaboration. »

Article de Frédéric Feydit, pp 21-25, dans [Dédéyan].

Le grand linguiste A. Meillet écrivait en 1936 : « Le système de l’alphabet arménien, chacun le sait, est un chef d’oeuvre. Chacun des phonèmes du phonétisme arménien est noté par un signe propre, et le système est si bien établi qu’il a fourni à la nation arménienne un expression définitive du phonétisme, expression qui s’est maintenue jusqu’à présent sans subir aucun changement, sans avoir besoin d’obtenir une amélioration, car elle était parfaite dès le début. »


Partie encore en construction...

La liturgie

La langue liturgique est le krapar, arménien du Ve siècle et un répertoire de chants liturgiques très riche. Une bonne partie de ce répertoire est encore chanté par coeur, car les chantres, les prêtres et les diacres ne savent pas tous lire la notation inventée au XIXe siècle. Il existait autrefois une notation en neumes, mais son usage a été perdu vers le XVIIe siècle.

Aucune théorie musicale ne dirige ces hymnes, bien que des règles strictes les régissent. Il y a huit « modes», ou plutôt « voix», mais ce ne sont pas les mêmes que pour le grégorien, ni que pour la musique byzantine (les grecs orthodoxes). Les intervalles de chaque « voix », la formule mélodique à suivre pour chanter une hymne, peut-être les rythmes et la prosodie, sont particuliers à chaque « voix ». Je m’emploie à caractériser tout cela.

Étudiant en thèse à l’École Pratique des Hautes Études à Paris, je travaille à caractériser les modes de la musique liturgique arménienne.


GLOSSAIRE

Apostolique : qui vient des Apôtres, c’est-à-dire de ceux qui ont côtoyé Jésus. L’Église Arménienne est dite Apostolique parce qu’on attribue aux apôtres Thaddée et Barthélémy la christianisation de l’Arménie.(Retour dans le texte)

Autocéphale : littéralement “qui a sa propre tête”. Appliqué à l’Église arménienne, cela signifie qu’elle ne reconnaît pas l’autorité du pape, mais a son patriarche (le « catholicos »), et sa propre organisation.(Retour dans le texte)

Catholicos : patriarche de l’Église. Le 130e catholicos, Sa Sainteté Vasken Ier est décédé en septembre 1994. Karékine II lui a succédé, sur vote d’une assemblée de représentants laïcs et religieux, et est décédé à son tour en juin 1999. Il faudra plusieurs mois avant qu'un nouveau catholicos soit désigné.
Il existe également depuis le XIe siècle un catholicos en Cilicie (à Sis), même si un concile de 1441 décida le retour du catholicos à Etchmiadzine ; sa juridiction était assez limitée, du moins avant l’apparition de la diaspora (1915). Il existe aussi deux patriarcats : celui de Jérusalem, depuis 1311, et celui de Constantinople, depuis 1461. Ils reconnaissent l’autorité d’Etchmiadzine.(Retour dans le texte)

Krapar : langue arménienne de l’époque classique, c’est-à-dire au Ve siècle, âge d’or de cette langue. Actuellement c’est la langue liturgique ; l’arménien moderne s’écrit avec les mêmes caractères, qui se prononcent de la même manière (bien qu’il y ait actuellement deux variantes de prononciation, entre est et ouest de l’Arménie historique, qui échangent les sons p/b, k/g, t/d et varient quelques points de grammaire). Le krapar et l’arménien sont quand même moins éloignés que le latin de l’Église Catholique Romaine du français.(Retour dans le texte)

Pré-chalcédoniennes : églises dont le dogme théologique date d’avant le Concile de Chalcédoine (451). Ce sont les Églises Arménienne, Copte (Égypte), Éthopienne et Syriaque.(Retour dans le texte)


La vignette représente une église arménienne. C’est la photo d’un vitrail qui se trouve dans l’Église Arménienne St Jacques de Lyon. © auteur pour la photo. Contacter l’église pour une plaquette présentant ces vitraux.(Retour)


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